Quel avenir pour la Fédérale 1 ?

La fin d’une époque ?
Pris au sens éthymologique du terme, la financiarisation du jeu de Rugby ne pourrait être qu’une parenthèse dans son histoire. La pandémie du Covid-19 acte la fin d’un système. Dans la mythologie romaine la statue de Terme marquait une borne, une limite. Elle ouvrait dans le même temps une porte vers un au-delà possible. Il est certainement temps que le rugby s’ouvre et invente son avenir.
Car à court et moyen terme, la pandémie de Covid-19 va tout bouleverser :
les conditions d’entrainement des joueurs,
la possibilité pour les joueurs de disputer des matchs sans mettre en jeu leur santé et leur sécurité,
la possibilité d’accueillir des spectateurs dans les stades,
le rythme et le calendrier de compétitions écoresponsables, 
les transferts des joueurs et leurs salaires,
le financement des clubs par des sponsors ou des partenaires, par les communes.
Ces bouleversements vaudront tout autant pour le rugby professionnel, que pour le rugby semi-amateur ou amateur. 
Deux urgences apparaissent : celle à court terme de la survie de certains clubs, l’autre à moyen terme de l’existence même du rugby.
Le champ des possibles est infini. Mais, il existe une certitude, le monde des droits télés, des transferts, des excès devra se reconnecter avec le vrai monde : celui des écoles de rugby, des clubs amateurs et semi-amateurs. 

Rugby français, muter ou mourir

Des crises, des récessions, des bouleversements, des guerres, le monde en a connu à la pelle. Il n’y a toutefois aucun précédent historique comparable à la pandémie de coronavirus qui nous touche actuellement. Du jour au lendemain, tout s’est arrêté, l’activité économique est tombée à zéro, sauf pour les secteurs essentiels. Cet arrêt brutal concerne aussi bien évidemment le rugby.
Tout les championnats de rugby étant à l’arrêt pour un temps indéterminé, le tout dans une économie sportive mondialisée, interconnectée comme l’est la nôtre aujourd’hui, les conséquences s’annoncent vertigineuses. 
Il est donc temps pour le monde du rugby de réfléchir au nouveau modèle économique qu’il peut mettre en place.

Le Top 14, un réservoir de joueurs toujours aussi asséché pour le XV de France

Aux postes clefs de demi d’ouverture, de pilier droit et de troisième ligne centre, trop peu de joueurs éligibles au XV de France sont titulaires dans leur club. A ces postes, et dans une moindre mesure aux postes de deuxième ligne, de trois quarts ailes ou trois quarts centres, le réservoir de joueurs du Top 14 est dramatiquement asséché. Logiquement les résultats du XV de France s’en ressentent.

Le XV de France : champion du monde des moins de 20 ans mais en deuxième divison mondiale chez les séniors !

La conséquence majeure de l’écosystème du rugby français centré principalement sur le TOP 14 géré par la LNR, c’est que nos jeunes internationaux sont abandonnés par le rugby pro. Ils n’ont joué cette année en moyenne que 379 minutes pour 7 matchs sur 26 possibles (seuls 4 joueurs ont joué plus de 700 minutes cette saison). Au même moment, les jeunes internationaux de football ont joué en moyenne 2361 minutes pour 31,8 matchs sur 38 possibles. De 6 à 4 fois moins que les internationaux français de moins de 20 ans de football. Un monde de différence.

Le crépuscule du rugby français

Pour une refondation du modèle rugbystique français Par Frédéric Bonnet Ou comment sauver le XV de France de l’effondrement et par conséquent le rugby français. Faire cause commune Le rugby français est malade. Pour soigner une maladie, le célèbre médecin Hippocrate pronait la recherche de la cause des causes. Autrement dit, pour soigner le mal […]

Paris, 20 août 1996, crépuscule du rugby français

Le 15 juin 1996 à Albi lors d’une assemblée houleuse la FFR décida de créer la Commission nationale du rugby d’élite (CNRE) présidée par l’ancien parachutiste expert-comptable Séraphin Berthier, ancien trésorier du FC Grenoble. Mais cette commission pris rapidement pour mission de mener un combat interne secret contre la FFR, contre le jeu de Rugby amateur, bref contre l’Histoire, au profit des intérêts particuliers des clubs. 

A la recherche de l’intérêt sportif perdu du jeu de Rugby : 1 la Pro D2

La proportion de clubs obtenant des résultats sportifs correspondant à leur budget varie très peu selon les niveaux de championnats et les poules auxquels ils appartiennent. Les poules 2 et 3 de la fédérale 1 restent indécises, mais du TOP 14 aux autres poules de la fédérale 1, en passant par la PRO D2, les gros budgets se battent entre eux, laissant les autres clubs lutter pour ne pas descendre.

L’argent tue la glorieuse incertitude du jeu de Rugby

Dis moi quel est ton budget, je te donnerai ton classement. Tout n’est pas si simple heureusement, mais comme pour le football, la logique financière prédit de plus en plus souvent les résultats sportifs des clubs de rugby. Bien entendu, le phénomène n’est pas nouveau, mais l’évolution du fonctionnement budgétaire des clubs de rugby fait que, du TOP 14 à la fédérale 1, le suspense concernant l’attribution des premières et des dernières places n’existe quasiment plus.

FFR ou LNR : faut-il choisir ?

La réussite du modèle rugbystique Néo-Zélandais révèle en creux et en négatif l’abyssal échec du modèle bicéphale français. L’aigle à deux têtes (FFR et LNR) qui dirige le rugby en France pique du nez tel un kamikaze en perdition. La double personnalité du rugby français l’empêche de fonctionner intelligemment et rationnellement.

Les intérêts de la LNR et de la FFR sont à ce point divergents, voire opposés, qu’il est impossible de faire autre chose que du surplace : à savoir avoir un CAC 14 surpuissant qui attire les meilleurs joueurs de la planète et un XV de France aux résultats de plus en plus grotesques.

Pourtant, des solutions existent, encore faudrait-il que la FFR reprenne son leadership sur la LNR. Et que cessent les querelles de personnes et les faux débats ineptes. Il faut changer de paradigme : les clubs sont aux service des joueurs, de leur formation, de leur santé, de l’équipe de France et du rugby. Pas l’inverse.