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Si mon club de rugby du top 14 était un film…

Par Frédéric Bonnet

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Si chaque club du top 14 était un film ou un réalisateur de cinéma, on pourrait organiser un festival de cinéma rugby en mêlée.

Comme tout groupe rassemblant des êtres humains, il semble qu’au fil du temps chaque club se singularise et se forge une personnalité propre qui évolue peu. Bien que la valse des joueurs et des entraîneurs s’accélère de plus en plus à l’aire du professionnalisme, ce phénomène, heureusement, perdure. En très peu de temps, Bakkies Botha a pris la place d’ Eric Champ et Johnny Wilkinson celle de Jerome Gallion dans le casting particulier du RCT. Qui sont les gardiens de la tradition ? Tout d’abord le peuple, les spectateurs et plus ils sont connaisseurs mieux c’est évidemment. Ensuite, les éducateurs bénévoles, en général exjoueurs du club, des écoles de rugby de chaque club. Voici, les films qui représentent le mieux nos 14 clubs de première division. 

Le palmarès :

Palme d’or : à l’unanimité (aucun agenais ou toulousain ne figure dans le jury) le RCT. Ce club est un mélange d’Expandable et de Rocky. Comme Stallone, le RCT ne s’avoue jamais vaincu. Il plie mais ne rompt pas, il se remet toujours en question après chaque défaite et se redresse toujours à la fin pour l’emporter par KO. Demandez à l’ASM ! Certes, on est laborieux à Toulon, il faut dire que les ouvriers de l’arsenal lui ont fourni ses plus rudes joueurs. On n’est pas spectaculaire, mais on s’en fiche, car ce que l’on aime à Mayol, c’est se dresser comme un seul homme, ou femme, où les deux, sur une mêlée enfoncée : c’est aussi beau pour nous qu’un air de Madama Butterfly de Puccini.

Prix de la mise en scène : l’ASM. Encore un club ouvrier, cette fois l’usine Michelin. Les spectateurs auvergnats sont formidables de patience et de dévouement pour leurs jaunards. Ils ont attendu longtemps leur premier titre ! Au contraire du club de la rade, le jeu est spectaculaire et flamboyant aux pieds du Puy de dôme. Mais, il se délite au moindre pépin. C’est à la fois, Le magnifique de Belmondo, M le maudit et Titanic. Sauf que, contrairement à ce dernier, le navire jaune et bleu restera toujours à flot.

Prix du meilleur espoir : l’UBB évidemment. Il y a du Martin Scorsese chez les Bèglais-bordelais, malheureusement de plus en plus bordelais. Ils ont perdu leur stade Moga, leurs damiers et leur tortue, mais gagné en virtuosité. Quand ils s’emballent, le film du match s’accélère, virevolte, tourne et emporte tout sur son passage comme une séquence de Mean Street ou du Loup de Wall Street. Attention, il y a aussi des passages à vide et des flop : Kundun…

Prix du scénario  : le Stade toulousain. Le club des profs d’EPS. Toujours en avance sur le jeu de passe, comme la nouvelle vague, c’est un mélange de Rohmer et de Godard, parfois aussi beau que le Mépris ou chiant comme Ma nuit chez Maud, mais toujours intelligent. Beaux comme la place du capitole, fair-play comme les anglais, ils ont même transmît leur maillot rouge et noir au RCT. 

Prix de la meilleure interprétation masculine : Mr l’entraineur audois Christophe Urios pour sa prestation dans le rôle de John Rambo à Oyonnax d’abord, cité perdue dans les forêts du Haut Bugey, Rambo 1, puis à Castres, Rambo 2, cité militaire abritant nos valeureux soldats parachutistes. Au programme, de la rudesse, de l’abnégation, du courage, du courage et encore du courage. Et de la solidarité. On attend avec impatience Rambo 3 qui devrait se tourner à Brive la bien nommée Gaillarde.

Prix du jury : pour le Stade français, forcément. Une bande copains, champions de France par surprise et grâce à leur talent juvénil. Ils sont la Belle équipe de Julien Duvivier, une chouette bande de copain à l’esprit guinguette et festif. Attention à la gueule de bois les lendemains de fêtes.

Prix de l’humour burlesque : pour le Racing, mais uniquement parce que c’était le club du deuxième ligne Jacques Tatischeff et des noeuds papillons roses. Pas pour leur style de jeu actuel, qui a plus à voir avec le Grenoble époque mammouths. Cette année, grâce à l’apport de Dan Carter cela risque d’être jour de fête pour les parisiens : Brennus ou Champion cup.

Prix « Thalassa » du film maritime : pour les charentais de La Rochelle. Des flibustiers intraitables chez eux, avec une bande de pirates en première ligne, lourde comme des tonneaux de rhum. Les pirates des Caraïbes sont désormais prêts à aborder n’importe quel club du rugby hexagonal.

Prix du documentaire alpestre : au Football Club Grenoblois, qui est un club de rugby comme son nom l’indique. Mélange de rigueur, grâce à Lesdiguière grand défenseur de la cause protestante, et de folie. Le club le plus italien de la France du rugby après le RCT est une sorte de pendant montagnard des toulonnais. Il oscille entre la série des Parrains de Coppola et la peur du vide du Cliffhanger de Rennie Harlin.

Prix Paparemborde : pour le club cher à Robert, la Section Paloise de la ligue girondine. Pour son grand retour en première division, c’est un peu Retour vers le futur de Robert Zemeckis. Espérons qu’ils restent dans le « présent » du rugby français et qu’ils ne retournent pas aux oubliettes de la pro d2.

Prix du meilleur film étranger : pour Montpellier et son film tourné en Afrique du Sud, par un réalisateur sud-africain et avec des joueurs sud-africains. On a oublié le titre du film… Autant en emporte le vent, ils pourraient prochainement être supplantés par le GRAND Beziers ou par les australo-narbonnais. 

 J’oubliais Les hommes du président d’Alan Pakula, mais les agenais ne devraient faire qu’un petit tour en top 14. Je sais, je ne suis pas gentil, mais il faut dire que M Ferrasse a toujours refusé que le MEILLEUR pilier du monde, Manu Diaz, joue en équipe de France.

L’édition 2015-2016 du festival de cinéma de rugby en mêlée est déclaré clos. A l’année prochaine.

 

 

3 Commentaires

  1. Rien pour Brive !? Cela ne m’étonne pas ceux de la Côte ont toujours sous-estimé les Corréziens….On en reparlera!

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