mêlée Phases de combats ovales Rugby séminaire tech 15

La mêlée, le combat collectif propre au rugby qu’il faut préserver à tout prix

Par Frédéric Bonnet

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Le séminaire des entraîneurs organisé par Tech XV du 18 au 21 décembre à Villard de Lans abordera quatre thèmes :

1 La formation des leaders de jeu,

2 Les bases techniques de la mêlée,

3 La formation des jeunes talents-le transfert du skill au jeu réel

4 et les outils connectés dans le sport.

Pour introduire le deuxième thème, focus sur la mêlée.

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Le thème de la formation des bases techniques de la mêlée sera abordé lors de l’atelier du lundi 19 décembre après midi avec les intervenant suivants :

Nicolas Barbaz (spécialiste de la mêlée à l’USBPA)
Jean-Marc Bédérède (membre de la DTN)  

Sylvain Bégon (spécialiste de la mêlée)
Serge Laïrle (entraîneur du CSBJ)

Alexandre Ruiz  (membre de la DTNA)

Le nombre de passes, que peuvent se faire des rugbymen pour avancer de quelques mètres ou pour marquer un essai, mesure la qualité de la circulation du ballon entre les 15 joueurs d’une équipe de rugby. Cette passe quasi aveugle, car elle doit toujours se faire en arrière, caractérise les équipes les plus joueuses.

Toutefois, avant de pouvoir jouer avec le ballon ovale, il convient que le paquet d’avant arrive à le conquérir au cours de diverses phases de combat collectif. Par exemple, en disputant une mêlée.

Dans chaque mêlée, les huit seigneurs du pack se groupent, se lient à l’aveugle pour développer une force commune afin de gagner le ballon introduit par leur petit chef d’orchestre, le demi de mêlée.

La mêlée, invention rugbystique, est le symbole de la lutte collective et solidaire et du don de soi propre au rugby.

A ce titre, c’est un bien inestimable que notre sport se doit de protéger coûte que coûte.

De la phéninde des spartiates, à l’harpastum des romains, en passant par la soule française, jusqu’aux premières règles fondatrices du rugby inventé par le pasteur Thomas Arnold directeur du collège de la ville de rugby, la mêlée, nommée scrum par les anglais, n’a cessé d’évoluer.

Rappelons-nous les mêlées furtives et intenses de années 80-90, autours desquelles les deux premières lignes semblaient comme aimantées l’une par l’autre.

Cette phase de jeu symbole de combat collectif est devenue beaucoup plus ordonnée et codifiée, donc complexe et sujette à interprétations.

Que les règles de la mêlée évoluent est donc dans l’ordre des choses. Gare toutefois à ce que ces règles ne dénaturent pas la fonction même de la mêlée et qu’elles ne conduisent pas à sa disparition.

Pour rendre le rugby plus spectaculaire et donc plus facilement lisible, les instances mondiales ne cessent d’inventer des règles visant à accélérer le jeu.

C’est ainsi que la mêlée fait de moins en moins partie de leurs priorités.

Il faut dire que la compréhension technique et biomécanique du phénomène nécessite un certain degré d’éducation…

Depuis les années 70, le nombre moyen de mêlées disputées par match est passé de 38 à une grosse dizaine (13 en moyenne), tandis que le nombre de mêlées ouvertes (rucks) a explosé de 32 à plus de 150 en moyenne par match !

Le célèbre adage anglais « no srum, no win » a-t-il encore un sens ?

Ceci d’autant plus que le gain du ballon ovale après une mêlée est très aléatoire, au contraire d’autres phases de jeu comme la touche.

L’année dernière en Top 14, le pourcentage de réussite en touche oscillait entre 80 % et 90 % selon les clubs.

Ce n’est pas le cas de la mêlée, pour laquelle ce pourcentage est beaucoup plus bas : de 71 % pour le Stade toulousain à seulement 59 % pour les brivistes et les palois l’année dernière.

La mêlée française deviendra-t-elle une simple remise en jeu non contestée comme dans l’hémisphère sud ?

Va-t-elle perdre sa portée symbolique, voire devenir un vestige rugbystique ?

Sera-t-elle sacrifiée sur l’autel de la sacrosainte polyvalence de tous les rugbymen professionnels ?

Ou va-t-elle conservée son pouvoir d’intimidation, sa capacité de marquer psychiquement et physiquement les adversaires ?

Sera-t-elle défendue par ses pratiquants, la confrérie des avants et ses amoureux admiratifs, les lignes arrières ?

La mêlée est bien un des enjeux majeurs de la persistance de l’essence même du rugby dans notre époque moderne.

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2 Commentaires

  1. Malgrès de nouvelles directives en matière d’ arbitrage pour ne pas refaire 4 à 5 fois chaque mêlée ( ce qui pourrissait un peu cette phase de conquête les saisons passées ) je remarque malgré tous ces efforts que peu de mêlées sont totalement « propres » et jouées loyalement !! C’est sûr que le fait d’imposer au neuf de vite jouer le ballon même si la mêlée se tord ou se désaxe…..et ne pas attendre la 5ème introduction pour punir un pilard vicelard d’une pénalité ou d’une biscotte jaune, a amélioré un peu cette « plaie » du rugby , je pense qu’au delà des qualités physiques et techniques de nos « gros » , c’est au niveau de l’état d’esprit qu’il faut aussi bosser , car une 1ère ligne qui domine sa rivale un samedi , doit accepter le suivant d’ être tordue par plus fort , sans systémathiquement piquer du nez , lâcher d’un côté ou se relever sur la poussée !!! Et pour ça , faut bosser les positions au « joug » , être conseillé par d’anciens pilards de métier….sous le regard attentif d’arbitre du comité , pouvant aussi apporter leur pierre à l’édifice !! Gros chantier , mais là encore , il faut vouloir passer quelques heures de moins en salle de muscu , et un peu plus au bon vieux « bélier » pour travailler les bonnes positions de poussée !! Et au niveau état d’esprit , j’y reviens, accepter d’être mis sur le cul…..loyalement en esperant se refaire sur la suivante au cours du match….ou face au pack du week-end suivant !!! Et sans grosses mêlées de gaillards disputées dans l’esprit , notre rugby de terroir perd de ses valeurs , c’est une évidence !! NO GOOD SCRUM…. NO GOOD RUGBY !!!!!

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