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Les effets délétères à court et moyen terme pour la santé de nos joueurs de rugby des commotions cérébrales

Par Frédéric Bonnet

Après la boxe et le football américain, le rugby professionnel est le nouveau sport à connaitre une véritable pandémie de commotions cérébrales. Ce n’est d’ailleurs pas tant leur nombre dans une carrière que leur répétition dans un laps de temps rapproché qui est marqueur de leur gravité et surtout de leur possible évolution en encéphalopathies traumatiques chroniques, ETC. Quelques joueurs, y compris un international français actuel, Wesley Fofana, avouent avoir désormais peur pour, non seulement leur santé, mais aussi pour leur vie quand ils entrent sur un terrain.

Pat Lambie demi d’ouverture sud africain du Racing 92 et ancien international (56 sélections), vient d’annoncer sa retraite sportive à 28 ans. Le joueur n’est pas un gringalet avec ses 178 cm et ses 88 kg. Pourtant après une série de commotions (3 en Affrique du Sud, la première en juin 2016, et deux en France en décembre 2017 et en avril 2018) et malgré un arrêt de travail forcé de 8 mois (rupture des ligaments en mai 2018), il souffre toujours de symptômes post commotion très handicapants : jambes qui flageoles, maux de têtes-migraines récurrents, yeux qui piquent et pleurent sans raison. Au final, il est incapable de s’entrainer ou de faire de la muscu…

A venir, le possible arrête de carrière à 30 ans de l’arrière international gallois des Ospreys, Leigh Halfpenny à seulement 30 ans. Il repousse semaines après semaines son retour sur le terrain après avoir subi une commotion le 10 novembre 2018. En cause, des maux de têtes persistants…

Combien de joueurs souffrent en silence ? Combien n’osent pas parler de peur de perdre leur boulot ? Pourquoi n’organise-t-on pas une médecine du travail indépendante des clubs?  Pourquoi personne ne parle de la précarité sanitaire des joueurs de rugby ?

De la saison 2012-2013 à la phase aller 2018-2019, on dénombre 478 commotions avérées en Top 14. Au fond, la question n’est pas pourquoi certains joueurs arrêtent-ils désormais le rugby si jeune, mais pourquoi n’y en a-t-il pas plus ? Le rugby moderne, donc professionnel, est responsable d’une pandémie sanitaire qui explosera d’ici une dizaine d’années. La durée moyenne d’une carrière pro étant désormais estimée à 8 ans, qui se souciera alors de la santé de ces si jeunes retraités tout juste trentenaires  ?

Le rugby est devenu un mixte de Rollerball et de foot américain. Il a donc les inconvénients de ces spectacles.

Rien ne changera tant que l’industrie du spectacle gouvernée par World Rugby à l’international ou la LNR en France, et son championnat le TOP 14, dirigeront le rugby. La santé des joueurs de rugby doit être prise en charge par DES ORGANISMES SANITAIRES INDEPENDANTS des clubs et de la LNR. Les médecins qui déclarent une commotion en cours de match ne peuvent être juges et partie, les conflits d’intérêt sont trop importants. L’affaire Cudmore contre l’ASM souligne la difficulté pour un médecin de club, même identifié comme lanceur d’alerte, d’agir en toute liberté. La FFR doit reprendre les rênes du sport qu’elle est censée gouverner pleinement.

Il n’est pas question d’édulcorer l’esprit et la raison d’être du jeu de Rugby : un sport de combat collectif ET d’évitement. Sauf que quand le monde du rugby a plongé tête baissée dans la mêlée du professionnalisme, elle a transformé le combat régulé et légiféré à partir de phases de conquêtes collectives en jeu de casse brique frontal. 

Sur-entrainement et formes de dopage plus ou moins légales ont transformés nos joueurs en forces de la nature rapides, endurants et puissants, véritables armes de destruction de leurs propres corps.

La seule véritable solution serait d’en revenir à un semi amateurisme des années 1960-1996. Remettre un temps soit peu les joueurs dans la vie civile active. Le rugby français de cette période était un rugby majoritairement d’employés matinés de quelques enseignants, médecins ou ingénieurs. Leurs gabarits redeviendraient décents et surtout variés. Des piliers lourds et massifs jusqu’à des ailiers légers et fins en passant par de grands deuxièmes lignes. Moins d’argent, moins de tentation de dopage, fin du sur-entrainement, moins de transferts de joueurs tout azimut échangés et payés comme n’importe quelle marchandise.

Utopique ? Peut-être, sauf que le rugby est à lui seul une utopie magnifique et irréelle. Un monde à lui seul. 

En attendant d’en revenir au jeu codifié par Thomas Arnold dans son collège de Rugby parce que le Football pratiqué par ses élèves était trop violent, tiens, tiens, une mesure pourrait atténuer le nombre et la gravité des blessures des joueurs : interdire, sauf blessure, le remplacement des joueurs en cours de match. Rappelez vous : à l’époque où les joueurs sortaient sur la pelouse comme des lions en cage en début de match, l’affrontement était brutal, certes, mais Codorniou ou Bianchi avaient peu de chance de rencontrer sur leur chemin Dejean ou Diaz. Les avants restaient entre eux à partir de la 45 ième minute. Les trois quarts et la charnière pouvaient avoir un peu d’espace.

 

Le jeu de Rugby ne peut pas être professionnel. Le sport spectacle divertit certes les foules, enrichit certaines entreprises (retour sur image…) ou engraisse quelques personnalités ou joueurs. Mais, il détruit à petit feu la santé de ses pratiquants. Les commotions cérébrales (ou encéphalopathies traumatiques chroniques, ETC) à répétition sont des bombes à retardement dont on commence à mesurer les effets délétères grandissimes.

Après avoir longtemps occulté le problème, les médias français et le monde du rugby se sont focalisés sur quelques cas particuliers très spectaculaires et « télégéniques » des commotions cérébrales en 2017. Les KO debout de Capo Ortega et Nonu pendant les phases finales 2017, et de Fritz, il y a quelques saisons, celui du jeune joueur de l’ASM Ezeala en 2018, ceux à répétition du match opposant Toulon à La Rochelle en demi finale en 2017 ont marqué les esprits,

Les autorités du rugby français avaient pourtant déjà réagi dès 2012, en instaurant le protocole HIA en cas de suspicion de commotion cérébrale. Le but : éviter un deuxième choc en cours de match et dans les jours suivant la commotion. On sait en effet que celui-ci est particulièrement nocif à court et long terme pour les sportifs. De nombreux joueurs ont arrêté leur carrière précocement pour cause de commotions à répétitions : Andy Hazell (Ang) à 35 ans, Raphaël Ibanez (Fr) à 35 ans, Paul Tito (NZ) à 33 ans, Leon McDonald (NZ) à 32 ans, Steve Devine (NZ) à 31 ans, Shontayne Hape (Ang) à 30 ans, Nic Berry (AfSud) à 28 ans et récemment Eduard Coetzee (AfSud) à 32 ans. Jonathan Sexton (Irl), Georges North (PdGalles) ou Dylan Hartley (Ang) en ont subies aussi ces dernières années.

Deux joueurs sont sortis de leur « réserve » cette année et ont décrit les symptômes qui les invalident dans leur vie de tous les jours : Marc Dalmaso et Stéphane Delpuech. Imanol Harinordoquy, Lionel Nallet ou Julien Bonnaire ont déjà dit qu’ils savaient qu’ils feraient « de vilain vieux ». Mais tous les joueurs ne mesurent pas les risques qu’ils prennent et à quel point ils entament leur santé à court mais aussi à moyen et long terme.

On ne peut pas dire que les choses se soient améliorées cette saison. Pas moins de 13 joueurs ont ainsi disparu récemment des radars. Pour chacun d’entre eux, le scénario se répète inlassablement :

1 Série rapprochée de plusieurs commotions cérébrales.

2 Arrêt de plusieurs mois sur avis médical.

3 Persistance, malgré une prise en charge médicale, des symptômes post commotion avec entre autre maux de têtes invalidants et incapacité totale ou partielle à s’entraîner.

4 Arrêt forcé du rugby, non pas sur interdiction médicale ou fédérale, mais suite à une prise de conscience du joueur.

Certes, cette série n’a pas fait autant de bruit médiatique que le récent témoignage de Pat Lambie (Afrique du Sud, 28 ans, Racing 92), mais la tendance devrait alarmer l’ instance gouvernant le rugby mondial : Adam Hugues (pays de Galles, 28 ans, Newport), Ben John (pays de Galles, Ospreys 27 ans), Robson Blake (pays de Galles, 23 ans, Newport), Peter Browne (Angleterre, 30 ans, Ulster), Jared Payne (Irlande, Ulster, 32 ans), Dominic Ryan (Irlande, 28 ans, Leicester), Shane Christie (Nouvelle Zélande, 32 ans, Highlanders), Jason Eaton (Nouvelle Zélande, 35 ans, La Rochelle), Dan Bowden (Nouvelle Zélande, 32 ans, Leicester), Jayden Spence (Nouvelle Zélande, 26 ans, UBB), Billy Guyton (Nouvelle Zélande, Blues, 28 ans), Reggie Goodes (Afrique du Sud, 26 ans, Hurricanes), Petrus Hauman (Afrique du Sud, 31 ans, Brive) et Aaron Carpenter (Canada, 35 ans, Doncaster)

Etudes scientifiques dans le rugby

Une étude, commanditée par l’observatoire FFR/LNR (P.Deck) il y a quelques années, avait mesuré les conséquences tardives de l’exposition aux commotions cérébrales répétées en pratique sportive. 239 joueurs de première division, ayant joué de 1985 à 1990 (sur les 1491 possibles) ont été comparés à 138 athlètes d’autres sports (sur 1164 possibles). Trente années après leur carrière de rugbyman (amateur à l’époque), les joueurs de rugby ont significativement plus de troubles de l’humeur (dépression ou manie) et de céphalées (maux de tête). Il faut dire qu’en moyenne les rugbymen avaient subi 3,1 commotions cérébrales contre 0,68 pour les autres athlètes (39% plus de trois, 38 % entre 1 et 2 et 23% aucune). Quand on sait qu’en vingt ans de professionnalisme (depuis 1996), les arrières et la charnière ont pris en moyenne 5 kg, les ailiers 7 kg, les troisièmes lignes 8 kg, les talonneurs 9 kg, les piliers 10 kg et les centres 12 kg (seuls les deuxièmes lignes n’ont « pris que  » 2 kg), ont imagine les dégâts à venir.

Comment ne pas souligner l’augmentation catastrophique du nombre de ces commotions cérébrales en 4 ans. On en compte une centaine en Top 14 en 2017, deux fois plus qu’en 2013 et plus de 1500 dans les championnats fédéraux.

Blessures et commotions en Top 14

 

Commotion

avérée

nombre  (incidence pour 1000 joueurs ayant  1 h de jeu)

Sortie définitive sur blessure
2012-2013

53

(7,09)

189
2013-2014

59

(7,89)

 
 2014-2015

 67

(8,96)

 265
2015-2016

70

(9,36)

 
 2016-2017

103

(13,77) 

 340
2017-2018

91

(12,17)

 
Phase aller 2018-2019

35

(9,61)

 

De la saison 2012-2013 jusquà la phase aller de la saison 2018-2019, on dénombre 478 commotions avérées, un nombre sous estimé, puisque que nombre de commotions passent inaperçues. 

Une commission de suivi est enfin mise en place par la FFR, et après ?

La question reste : quelles seront les conséquences à moyen terme de ces commotions sur les joueurs de Rugby ?

Etudes scientifiques dans le football américain

Le rugby est devenu un sport de collisions et le plus inquiétant reste qu’en général ces commotions sont la résultante de contacts violents fait dans le respect de la règle. Dans 56% des cas, ces blessures proviennent d’une faute technique de placage. De plus en plus, notre jeu se rapproche donc du football américain.

Une étude américaine de grande ampleur publiée en 2017 par le grand journal scientifique Journal of the American Medical Association (JAMA) confirme et alarme sur le lien entre la pratique de (à un niveau professionnel) du foot américain et l’apparition d’une dégénérescence cérébrale chronique.

L’autopsie de plus d’une centaine de cerveaux d’anciens joueurs professionnels de football américain a révélé que la quasi-totalité souffraient d’une dégénérescence cérébrale chronique (encéphalopathie traumatique chronique, ETC), liée à des chocs répétés sur la tête.

En pratique, les scientifiques ont analysé les tissus cérébraux de 202 anciens joueurs de foot américain ayant pratiqué à titre professionnel (aux États-Unis et au Canada), au lycée, à l’université ou en tant que semi-professionnels. Ils ont diagnostiqué l’ETC chez 177 d’entre eux soit 87 % du groupe examiné. Leur âge médian était de 66 ans au moment de leur décès et ils avaient pratiqué ce sport pendant quinze ans en moyenne.

Parmi eux figuraient 111 anciens professionnels de la National Football League (NFL). Cette pathologie cérébrale a été repérée chez 110 d’entre eux. Chez les 84 anciens joueurs ayant une forme sévère d’ETC, 95% avaient des problèmes cognitifs et 85% des symptômes de démence. Les joueurs de haut niveau étaient beaucoup plus touchés (110 sur 111, soit presque 100 % des ex joueurs) que ceux évoluant dans les championnats semiprofessionnels et universitaire (56 % des ex joueurs).

L’âge médian des hommes américains étant de 79, 3 ans en 2015, c’est une perte de 13,3 ans d’espérance de vie pour les pratiquants de ce sport spectaculaire. A titre de comparaison, la consommation régulière de tabac, véritable fléau de santé publique reconnu et documenté, « n’entraine qu’une baisse de 7,87 ans d’espérance de vie » ! 

Ebauches de solutions

Soit, les instances rugbystiques mondiales et françaises modifient les règles du jeu (en proposant une réforme de la  réglementation des phases de ruck si délétères du point de vue santé) pour limiter le nombre de collisions frontales par match. Ce faisant seraient valorisés le retour de l’évitement, de l’intelligence situationnelle et bien entendu du combat collectif, mêlées, touches et mauls. 

Soit, elles s’attaquent sérieusement au fléau que représente le dopage pour arrêter de transformer les corps des joueurs en athlètes bodybuildés et véritables armes destructrices.

Soit, elles prennent de réelles mesures médicales pour limiter les effets indésirables de l’évolution des gabarits des joueurs en s’appuyant sur l’expérience de médecin indépendants des clubs et de la LNR. On le sait maintenant, et le neurologue Jean François Chermann ne cesse de le répéter, des encéphalopathies chroniques peuvent apparaitre même si l’imagerie cérébrale et l’examen morphologique du cerveau se révèlent normaux. Seule l’augmentation des concentrations sanguines d’un marqueur sanguin spécifique de cette pathologie pourrait être le témoin de la gravité de la commotion. Cette méthode mise au point par le docteur Jean Chazal est la seule susceptible de garantir que le joueur ne met pas en jeu sa santé à court et long terme. En attendant, pour chaque cas suspect de commotion cérébrale, le joueur doit être sorti définitivement du terrain, il doit effectuer une liste médicale chez un neurologue indépendant des clubs et doit être mis au repos au moins un mois. On le sait, un deuxième choc au cerveau dans les minutes, les heures ou les jours qui suivent le premier aggrave significativement les effets indésirables qui peuvent être définitifs.

Une symptomatologie gravissime

L’encéphalopathie traumatique chronique est considérée comme une maladie progressive conduisant à diverses manifestations somatiques et cognitives. Le principal symptôme de la maladie et le plus grave, est la démence précoce. S’ensuit des difficultés à gérer ses émotions, des comportements agressifs, une hypersexualité, des troubles amnésiques, une dépression, asthénie, lenteur, des maux de tête orbitaires et rétro-orbitaires, impression de tête dans le coton, des troubles mentaux, des hallucinations auditives, des vertiges, des nausées et d’autres symptômes variant selon les personnes malades.

Veut-on un jeu de rugby intelligent qui forme des hommes et des femmes sains de corps et d’esprit ?

OU accepte-t-on de fabriquer des gladiateurs dopés et sacrifiés uniquement pour gagner des titres et de l’argent, puis jetés aux oubliettes avant la quarantaine avec une espérance de vie médiane de 69,1 ans (82,4 moins 13,3).

Quelle personne bien informée et clairvoyante serait-elle prête à faire un pacte avec le diable et accepterait-elle de perdre 13,3 années de sa vie pour gagner très bien sa vie, jouer dans un grand stade devant une foule de plus en plus bête, faire la pub pour des entreprises de substances dopantes, faire la couverture des magasines people et partir en vacances dans des paradis fiscaux artificiels ? En 8,7 années de carrière (chiffre moyen de CAC 14), les joueurs de rugby bousillent leur santé et leur avenir. Le moins que l’on puisse faire, c’est de les prévenir, car contrairement aux gladiateurs, EUX ont la liberté de leur choix. 

C’est aux joueurs de rugby de se rebeller et de demander une réforme de l’organisation de leur sport pour lutter en premier lieu contre les cadences infernales et l’hyper-concurrence. Le mantra plus vite, plus puissant, plus débile qui gouverne le rugby pro est délétère. Attendrons-nous vraiment un accident grave pour enfin réagir ?

Le rugby français a toutes les raisons d’avoir honte d’enterrer ses carences diverses. Notre pseudo esprit révolutionnaire est désormais largement dépassé par les héritiers du créateur du jeu de Rugby, Thomas Arnold.

Les lanceurs d’alerte rugbystiques sont bien anglais. Billy Vunipola et Ben Youngs sonnent la révolte et ils ne font pas dans la demi mesure. Ils feraient bien de s’inspirer des footballeurs américains de la NFL qui n’avaient pas hésités à faire grève pendant 20 semaines pour obtenir gain de cause.  

Quand un homme ou une femme jouent au rugby, ils savent qu’ils peuvent se casser une jambe ou un bras, qu’ils peuvent saigner et souffrir, mais ils ne savent pas qu’ils peuvent aussi désormais perdre la raison, ce bien des années après leur carrière. Loin des stades, loin des clameurs de la foule. Sans parler d’un risque encore plus grand, celui là bien létal. Si un jour un joueur vient à décéder sur une pelouse suite à un choc, c’est bien le jeu de rugby que le professionnalisme aura tué.

Il en va de l’avenir des joueurs et du jeu de Rugby.

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