Pour un avenir économique harmonieux du Rugby : lutter contre sa financiarisation

Les démagogues de la financiarisation du jeu de Rugby ressassent que si les clubs sont endettés, c’est bien de leur faute. Il faudrait donc les punir et avec eux pénaliser des villages, des villes et des régions entières. Chemin faisant en ne privilégiant que la richesse, les clubs des grandes métropoles, l’efficacité immédiate, la rentabilité à court terme à tout prix, on nie et on abandonne le patrimoine et l’essence même du jeu de Rugby français.

Le talonneur est devenu le souffre douleur du Rugby spectacle

Le modèle économique du rugby-spectacle n’a pour seul objectif que de contenter les sponsors, les actionnaires, les présidents de clubs et les médias qui s’enrichissent sur son dos. Un match est désormais un spectacle global au sein duquel les joueurs de Rugby et le jeu en tant que tel ont perdu leur place centrale. Le Rugby et ses pratiquants pro ne sont que des prétextes pour divertir les foules et amuser la nomenclatura des loges. Les nouvelles règles du Rugby vont systématiquement dans le sens de la vitesse, de l’intensité et de la puissance. Et comme on ne peut pas avoir tout et son contraire, l’explosion du nombre des blessures des joueurs n’est que la conséquence logique de cette quête absolue de la performance. Ainsi, les talonneurs sont devenus de part la spécificité de leur poste les souffres douleur de la LNR.

La financiarisation du jeu de Rugby

Plus que l’argent, c’est la financiarisation galopante du rugby-marchand qui menace tous les ans l’existence même de la majorité des clubs de Rugby. L’argent, le dopage et la violence sont les trois tabous que l’Ovalie essaie de cacher et de contenir dans sa boite à secrets. Un coffre qui s’est entrouvert fréquemment cette année au gré des affaires de dopage et qui s’ouvre traditionnellement chaque printemps quand la sentence de la DNACG tombe et condamne les clubs qui n’ont pas la chance d’avoir un mécène riche et généreux. Mais, plutôt que de mettre au pilori des élèves récalcitrants pour en faire des exemples comme au Moyen Age, il serait plus efficace et moral de s’attaquer à la véritable cause du déficit récurrent des clubs de Rugby : son modèle économique mis en place depuis 1995.

Eloge des phases finales au Rugby

Le jeu de Rugby est un prétexte pour éduquer et éprouver la jeunesse, mais aussi pour créer du lien social dans un quartier, un village ou une ville. Quoi de mieux que les phases finales pour rassembler les femmes et les hommes, les enfants et les anciens autour d’un club dans un climat de fête et de convivialité ? Le CAC 14 a décidé de les remplacer par des méga show à la Super Bowl dans des stades surdimensionnés éloignés des clubs de Rugby. La Pro D2 et la poule 1 de fédérale 1 Elite, dite d’accession à la Pro D2, emboitent le pas en ne proposant des phases finales qu’à 4 clubs classés de la deuxième à la cinquième place du championnat. Que devient la grande majorité des clubs au printemps : ils sont en vacances sportive. Heureusement, il reste les autres poules de la fédéral 1 et les autres niveaux dits « amateurs » .