Petite Histoire du rugby bordelais : du Bordeaux Athletic Club à l’UBB

Un club de Rugby, c’est un stade, un maillot, des symboles, une école de rugby, des joueurs, des éducateurs, des entraineurs, des administrateurs et un président qui se lient et qui communient avec l’ensemble d’une cité et de ses citoyens. L’Union Bordeaux Bègles, l’UBB, n’a que dix ans d’existence. Ce club juvénil fait « enfin » sa crise d’adolescence. L’UBB est né dans la douleur de l’union de deux clubs antagonistes et centenaires. Il a peut être grandi trop vite et sans se préoccuper des deux histoires qui l’ont construit : celle des bordelais du SBUC et celle des bèglais du CAB. Pour aller de l’avant et se projeter vers l’avenir, il faut savoir d’où l’on vient. Il faut donc s’appuyer sur un passé riche et varié et s’ancrer dans la réalité de deux cités à la fois opposées et complémentaires : Bordeaux la belle cité fermée, étudiante et aristocratique et Bègles sa banlieue ouvrière, laborieuse et modeste.

Le rugby français aussi est en état d’urgence !

Le rugby pro a été privatisé et n’est plus un bien public. Il appartient désormais à des chefs d’entreprises et aux médias qui l’utilisent pour gagner de l’argent en le rentabilisant à outrance. Ces grands despotes, leurs commerciaux et leurs lois de la finance, ont volé les clubs, leurs infrastructures, leurs supporters, les maillots et les joueurs au peuple de l’Ovalie. Ils les ont acheté à bas prix pour en faire leurs choses et s’en servir à des desseins qui n’ont rien à voir avec l’essence même de notre sport. À qui l’ont-ils volé ? À nous toutes et tous, qui avons été éduqués grâce à ce sport. Pourquoi l’ont-ils volé : pour s’enrichir directement ou indirectement. Seuls les cyniques peuvent se réjouir de la lente dégradation du rugby français. Il était un fait social culturel, il se transforme en spectacle qui joue avec la santé de ses acteurs, les rugbymen.