Le rugby français aussi est en état d’urgence !

Le rugby pro a été privatisé et n’est plus un bien public. Il appartient désormais à des chefs d’entreprises et aux médias qui l’utilisent pour gagner de l’argent en le rentabilisant à outrance. Ces grands despotes, leurs commerciaux et leurs lois de la finance, ont volé les clubs, leurs infrastructures, leurs supporters, les maillots et les joueurs au peuple de l’Ovalie. Ils les ont acheté à bas prix pour en faire leurs choses et s’en servir à des desseins qui n’ont rien à voir avec l’essence même de notre sport. À qui l’ont-ils volé ? À nous toutes et tous, qui avons été éduqués grâce à ce sport. Pourquoi l’ont-ils volé : pour s’enrichir directement ou indirectement. Seuls les cyniques peuvent se réjouir de la lente dégradation du rugby français. Il était un fait social culturel, il se transforme en spectacle qui joue avec la santé de ses acteurs, les rugbymen.

Evolution du nombre et de la gravité des blessures des rugbymen après vingt ans de professionnalisme

En vingt ans de professionnalisme la plupart des rugbymen qui jouent en France sont devenus des super-athlètes surpuissants et rapides, qui défient les défenses adverses en multipliant les collisions frontales dans toutes les zones du terrain. Des sortes de gladiateurs modernes, mis en scènes non pas par les dictateurs de la Rome antique, mais par leurs successeurs : les médias télévisuels, Ruppert Murdoch au départ, Canal plus et Bien sport actuellement. L’heure est au spectacle afin d’attirer toujours plus de public. Les règles du rugby international évoluent dans le sens du « tout spectacle » au détriment de l’esprit du jeu de rugby (solidarité, combat collectif, courage, respect et amateurisme) et surtout de la santé des joueurs. Les blessures sont et seront de plus en plus le fléau du rugby si on ne fait pas machine arrière.