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Comment mettre les jeunes talents du rugby au centre de leur formation

Par Frédéric Bonnet

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Le séminaire des entraîneurs organisé par Tech XV du 18 au 21 décembre à Villard de Lans abordera quatre thèmes :

1 La formation des leaders de jeu,

2 Les bases techniques de la mêlée,

3 La formation des jeunes talents-le transfert du skill au jeu réel

4 et les outils connectés dans le sport.

Pour introduire le troisième thème, focus sur les différents types de formation des rugbymen.

Le thème de la formation des jeunes talents-le transfert du skill au jeu réel sera abordé lors de l’atelier du mardi 20 décembre matin avec les intervenant suivants :

Jean Devaluez (expert pédagogue-auteur des fondamentaux du rugby)
Riadh Djait (membre de la DTN)
Pierre Villepreux (Président de l’association-Culture Rugby du Mouvement) 
Alexandre Ruiz (membre de la DTNA)

Depuis fort longtemps, les pédagogues savent que nous ne retenons environ que 10 % de ce que nous lisons, 20 % de ce que nous entendons, 30 % de ce que nous voyons, mais 70 % de ce que nous décrivons tout en le faisant. Concernant les réponses motrices complexes de la pratique du rugby, ces pourcentages ne sont pas systématiquement transposables. Ils donnent toutefois une idée de ce que retiennnent les joueurs en fonction des activités que l’on peut leur proposer.

Comme tout enseignant, les éducateurs et les entraineurs de rugby doivent avant tout rechercher à inscrire leurs joueuses et leurs joueurs dans une une démarche réflexive, pour qu’ils prennent conscience du sens de leurs apprentissages. En somme, se poser en permanence la question : Pourquoi je fais telle action, à tel moment et avec qui.

A quoi bon apprendre à lire un texte, à poser un calcul ou à faire des passes après contact si l’élève n’en a pas compris ni le sens ni l’utilité.

Apprendre, c’est comprendre. Seuls les robots appliquent des process ou des méthodes aveuglément.

Le rugby est un sport de combat qui demande de la puissance, de la vitesse et de la technique, mais surtout de l’intelligence. Pour enseigner ce sport, il convient donc d’utiliser une méthode pédagogique intelligente.

Méthode pédagogique 1

Malheureusement dans l’enseignement en général, et l’entrainement des rugbymen en particulier, la méthode pédagogique la plus répandue est celle dite déductive.

L’éducateur d’école de rugby ou l’entraineur énonce un principe ou une notion en l’illustrant par exemple par des images vidéos.

Par exemple, la méthode la plus efficace pour sortir de ses 22 mètres : avancer avec ses avants, donner au demi de mêlée et taper le plus haut possible pour récupérer le ballon grâce à un ailier ou faire des points de fixations avec les avants pour s’éloigner de la ligne de touche, donner au demi de mêlée, qui transmet ou demi d’ouverture qui cherche à taper en touche dans le camp adverse.

L’éducateur ou l’entraineur délivre un cours magistral, les joueurs écoutent et prennent des notes.

Tout le monde se retrouve sur le terrain pour appliquer, appliquer et appliquer encore le principe étudié dans une série d’exercices codifiés à l’avance.

Les joueurs ont-ils compris le sens de ces exercices ? C’est peu probable.

Utiliseront-ils efficacement en cours de match ces nouveaux principes ? Il y a peu de chance.

Méthode pédagogique 2

La méthode pédagogique la plus efficace place les élèves au centre de leurs apprentissages : c’est la méthode dite inductive.

On part toujours d’une situation-problème de découverte pertinente, dite de contextualisation, créée par l’enseignant pour qu’émerge l’objectif pédagogique initial : le principe ou la notion choisie.

Dans notre exemple précédent, on les place dès le départ dans un scénario de match fictif dans lequel ils doivent sortir de leurs 22 mètres. On laisse les joueurs chercher et tenter différentes tactiques ou stratégies.

On varie les situations pour tester l’adaptibilité des joueurs. On les laisse se tromper et…éventuellement réussir.

Ce n’est qu’après cette séance de recherche d’une heure, que l’on débriefe avec eux sur vidéos. On compare les réussites et les erreurs. A partir de ces cas concrets, on les pousse à extraire le principe ou la notion étudié. C’est la phase de conceptualisation.

Les joueurs ont alors compris l’essentiel : le sens de leurs actes et l’abstraction.

Il ne reste plus qu’à retourner sur le terrain pour s’entrainer, c’est à dire recontextualiser, encore et encore, afin d’atteindre une technicité maximale pour sortir son équipe de ses propres 22 mètres.

Appliquée aux différents apprentissages que requiert le rugby, et ce de l’école de rugby aux équipes séniors, cette méthode fait des joueurs intelligents et polyvalents à tous les postes.

Ce n’est pas un hasard si les entraineurs néo-zélandais les plus prestigieux sont des enseignants et si les All blacks dominent le rugby international.

C’est le fruit d’une pédagogie de l’intelligence qui place les rugbywomen et les rugbymen au centre des apprentissages. Leur réussite rugbystique est aussi le fruit d’un milieu culturel dans lequel les élèves jouent tous les jours au rugby à l’école (parcours EPS ET pratique libre dans la cour pendant la récréation) et imitent leurs idoles qu’ils voient au stade.

A quand, l’introduction ou la réintroduction du rugby dans les écoles ? 

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