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L’higénamine ou norcoclaurine (HIC) nouvelle star des produits dopants en Rugby ?

Par Frédéric Bonnet

Certaines équipes de Rugby doivent se sentir plus visées que d’autres par les contrôles antidopage. Il faut dire qu’incriminer les clubs les plus médiatiques est plus profitable pour certains médias que de lancer un vrai débat de fond sur le dopage. Quelle est donc cette nouvelle molécule l’higénamine incriminée et surtout quel est l’intérêt de son utilisation pour des rugbymen ?

L’higénamine ou norclaurine (HIC) fait partie des composants des plantes comme la Tinospora crispa qui poussent dans les forêts tropicales ou mixtes à feuilles caduques en Asie et en Afrique. On la retrouve dans des compléments alimentaires * développés et commercialisés comme « brûleurs de graisses ».

Elle agit sur les récepteurs bêta adrénergiques et stimule le système cardia-respiratoire, le système nerveux central et augmente la masse musculaire.

Elle est utilisée à forte dose par le monde sportif pour son action d’augmentation de la lipolyse (brûleur de graisse) et de la thermogenèse. On en retrouve alors dans les urines en cas de contrôle antidopage.

Toutefois, la vrai raison de son utilisation chez les sportifs est tout autre : elle est surtout utilisée pour son effet stimulant, améliorant le temps de réaction, la vitesse de démarrage, la lecture du jeu, la vista et la détente verticale. En gros, toutes les prises d’information sont accélérées.

Attention, cette substance a des effets indésirables : tremblements, hypokaliémie, tachycardie, troubles du rythme cardiaque, ruptures tendineuses et musculaires.

L’higenamine n’est pas une nouvelle venue dans le marché international des molécules dopantes.

Déjà en 1994, Diego Maradona avait été lourdement sanctionné avec 15 mois de prison, 15 400 euros d’amende et une exclusion de la coupe du monde de football après un contrôle antidopage positif à un brûleur de graisse à base d’ephedrine.

La lutte contre le mésusage de cette substance régresse !

L’année dernière un footballeur français et un marcheur chinois (qui remportera ensuite le titre olympique de marche sur 20 km à Rio) ont été condamné à une suspension provisoire de 30 jours pour les mêmes raisons ! 

Les sportifs devraient se tenir au courant en permanence des risques qu’ils prennent en ingérant diverses substances pour améliorer leurs performances sportives. En effet en 2017, l’higenamine apparait citée dans le groupe des bêta 2-agonistes interdits en compétition et à l’entrainement :

Fénoterol, formoterol, higénamine, indacaterol, olodaterol, procaterol, reproterol, salbutamol, terbutaline et vilanterol.

La lutte contre le dopage dans le Rugby ne passera que par la prévention et l’information des sportifs et par la sensibilisation de leurs entraineurs, éducateurs et préparateurs physiques. 

Les victimes du dopage sont toujours à moyen terme les joueurs. Tout simplement, parcequ’ils détruisent leur santé avant même l’âge de 40 ans.  

 

* On retrouve cette substance notamment dans un produit dénommé « dyno ». Mais attention, il y a des substances apparentées dans d’autres produits commercialisés.

  Rappelons que le marché mondial en 2006 des compléments alimentaires représentait 200 milliards de dollars. En 2009, 15 % des hommes et 28 % des femmes en consommeraient au moins trois jours par semaine, depuis plus d’un an.

La législation française à propos de ces produits ne garantit que la qualité, la composition et l’absence de contamination de ces produits (norme AFNOR NF v94-001). Ce n’est pas le cas des produits que l’on peut se procurer sur internet ou dans certains pays étrangers. Dans tous les cas, l’alternative à la prise de ces produits très couteux reste une alimentation variée et équilibrée. Par ailleurs leur utilisation chronique pose la question de leurs effets indésirables à long terme, sans parler des contrefaçons nocives.

 

5 Commentaires

  1. Trop facile d’incriminer les Joueurs victimes certes parfois consentantes d’un système de cadences infernales !
    L’argent et le dopage , sont cousins germains . La seconde est la conséquence de la première , on peut je regretter mais. ce serait un comble de d’en étonner

    Les enjeux sportifs rapprochés comme le niveau des salaires engagées convergent vers la rentabilité des investissements économiques , les investisseurs d’image ont succédé aux mécènes

    Au rugby école de la vie , succède à leurs yeux la modélisation économique du Rugby qui peine à trouver son Equilibre
    Alors en attendantvfaites marcher la chair à canon !

  2. Oui c’est la faute du joueur. Arrêtons avec la pression machin truc. Si un jour ton club te dit, pour jouer en équipe une, tu vas aller violer 2 oub3 cadets, est-ce que le joueur le fera ? Non.

    Tu es responsable de ce sue tu ingurgites et de ce que tu fais subir à ton corps.

    On est dabs la damnation de Faust.

  3. Avec toutes ces molécules chimiques on est dans le dopage pur et dur . Fini les compléments alimentaires ,les protéines à gogo etc qui semblaient être des produits « plus naturel « ne sont plus suffisants pour certains . Là on est dans des choix délibérés des joueurs . Ont ils des excuses à soumettre ….?

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