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FFR ou LNR : faut-il choisir ?

Par Frédéric Bonnet

Les entraineurs du XV de France sont confrontés à des problèmes insolubles. Ils doivent entraîner des joueurs de moins en moins impliqués dans l’équipe de France, car liés contractuellement à leur clubs du TOP 14.  Alors que peu de joueurs suivent un double projet (formation rugbystique et formation extra-sportive),ceux-ci sont rarement  imprégnés de l’histoire du XV de France et du rugby en général. 

Les dirigeants des clubs néo zélandais sont comme en France des hommes d’affaire chargés de développer leur équipe. Mais, à la grande différence des clubs du Top 14, ils ne sont pas les employeurs de leur joueurs. L’employeur, c’est la fédération : la NZRU (Nouvelle Zéland Rugby Union). 

Le système est donc inversé. En Nouvelle Zélande, les clubs sont au service des All Blacks, tandis qu’en France, les clubs ne sont au service que d’eux mêmes.

 

La réussite du modèle rugbystique Néo-Zélandais révèle en creux et en négatif l’abyssal échec du modèle bicéphale français. L’aigle à deux têtes (FFR et LNR) qui dirige le rugby en France pique du nez tel un kamikaze en perdition. La double personnalité du rugby français l’empêche de fonctionner intelligemment et rationnellement.

Les intérêts de la LNR et de la FFR sont à ce point divergents, voire opposés, qu’il est impossible de faire autre chose que du surplace : à savoir avoir un championnat franchisé, le Top 14 (marque désormais amenée à s’exporter sur les marchés en devenir asiatiques et nord-américain), surpuissant qui attire les meilleurs joueurs de la planète et un XV de France aux résultats de plus en plus mauvais.

Pourtant, des solutions existent, encore faudrait-il que la FFR reprenne son leadership sur la LNR. Et que cessent les querelles de personnes, ainsi que les faux débats ineptes. Certes, on trouve ici et là quelques motifs d’espoir : en premier lieu la génération double championne du monde des moins de 20 ans ou encore la volonté affichée de certains centres de formation de former leurs jeunes espoirs à des styles de jeu plus modernes (basé sur l’intensité et la vitesse, sur le mouvement des joueurs et le déplacement du ballon).

Il est possible que le nouveau staff, mis en place par la FFR autour de Fabien Galthié et de Raphael Ibanez pour mener le XV de France à la Coupe du monde de rugby 2023, amène un nouveau souffle. Pour autant, il ne faut pas s’attendre à ce qu’ils fassent des miracles. Premièrement et sans remettre en cause leurs compétences respectives, aucun n’a  prouvé en Top 14 qu’il était vraiment plus compétent que par exemple Guy Novès ? Ensuite, parce qu’ils vont devoir s’intégrer dans un système qui ne changera pas radicalement. 

Changer les hommes ou les habitudes sans changer le système, c’est toujours ne rien changer. On se gargarise des nouvelles merveilleuses relations entre les entraineurs du Top 14 et ceux du XV de France. Pour autant, est-ce eux qui détiennent le pouvoir dans le rugby français ?

Un épisode récent démontre le contraire. Les sélectionneurs du XV de France demandent, à raison, de disposer de 42 joueurs (c’est à dire 11 supplémentaires à ce qui se faisait jusque là) pour préparer leurs matchs internationnaux. La LNR indemnisant les clubs du Top 14 à raison de 1700 euros par joueur et par jour, le surcoût est estimé à 500 000 euros par la ligue. La LNR dont les revenus ont été estimés à 136,7 millions d’euros pour l’exercice précédent (100,7 millions seront redribués aux clubs) mais qui pourtant refuse de régler ce demi million dérisoire par rapport à ses revenus (0,36 %).

La FFR exsangue financièrement ne pouvant s’acquitter de cette somme se trouve dans l’impasse. Alors que tout le monde s’accorde pour dénoncer le trop grand nombre de matchs joués par les internationnaux français par rapport à leurs homologues des autres nations majeures du rugby mondial, la FFR et la LNR ne se sont accordés que pour trouver une combine financière en demandant aux internationnaux de poser des congés payés forcés au moment des deux semaines de relache du tournoi des VI nations (du 10 au 12 février et du 23 au 25 février). Le modèle bicéphale brinquebalant du rugby français poussé jusqu’à l’absurde.

Il faut changer de paradigme : les clubs doivent être au service des joueurs, de leur formation, de leur santé, de l’équipe de France et du rugby. Pas l’inverse.

 

La crise qui oppose les clubs professionnels à la FFR n’est pas nouvelle. Elle est même très française. En 1932 et 1951, les clubs avaient déjà tentés de prendre le pouvoir sur la FFR. Sauf qu’à cette époque, les joueurs étaient amateurs (plus semi-amateurs en réalité) et la FFR était depuis 1920 date de sa création la seule instance détentrice du pouvoir. 

L’histoire du modèle bicéphale du rugby français 

Le rugby français a toujours été un sport à la fois de clubs et universitaire. L’arrivée du professionnalisme a eu des effets indésirables explosifs en Ovalie.

En 1996, la FFR présidée par Bernard Lapasset décida de suivre l’avis de l’International Rugby Board (IRB) et de renoncer à l’amateurisme séculier du jeu de Rugby abandonné dès août 1995 par les Néo-Zélandais.

Fini l’amateurisme marron et les les dessous de table, le 15 juin 1996 à Albi lors d’une assemblée houleuse la FFR décida de créer la Commission nationale du rugby d’élite (CNRE) présidée par Séraphin Berthier, trésorier du FC Grenoble. Cette commission fut adoptée sur le principe d’une Ligue « interne », qui était donc directement contrôlée par la FFR. Grace à ce montage la FFR espérait pouvoir à la fois contrôler la puissance économique grandissante du rugby et préserver l’esprit du jeu.

La bataille qui opposa la FFR de Bernard Lapasset aux clubs du groupe A du CNRE fut sanglante. Depuis 1996, les clubs pro militaient pour la création d’une ligue externe, indépendante de la FFR, sur le modèle du football français et européen. Une ligue qui n’aurait plus de compte à rendre à la FFR et pourrait organiser son rugby spectacle et business à sa guise.

La discorde permanente et par trop bruyante poussa le ministère de la Jeunesse et des Sports de Marie George Buffet à organiser une réunion de conciliation en mars 1998. On ne prête qu’aux riches, c’est bien connu. Le lobbying bien plus efficace et puissant de la CNRE auprès du gouvernement Jospin évinca brutalement les tenants du rugby amateur.

Le ministère trancha en faveur des clubs professionnels et créa la Ligue nationale de Rugby (LNR) en juillet 1998 avec Serge Blanco élu à l’unanimité à sa tête. La perte du pouvoir de la FFR la déposséda de tout pouvoir sur le secteur professionnel du rugby et dynamita totalement le modèle rugbystique français.

La lente et progressive descente aux enfers du rugby français, bien symbolisée par les résultats calamiteux de son XV de France, nait donc en 1998. Et, il n’y a pas de raison que la courbe s’inverse si on ne change pas les raisons de la chute, à savoir le modèle rugbystique français.

Rapidement la LNR métamorphosa le paysage rugbystique français en faisant disparaitre les clubs historiques des villages et des villes moyennes. La richesse financière de la LNR est depuis lors le talon d’Achille du rugby hexagonal, avec d’un côté le rugby des « nantis », mercantile et marchand et de l’autre le rugby traditionnel, « humble » des clubs amateurs ou semi amateurs.

La destinée du rugby français ne repose quasiment plus que sur le bon vouloir de la LNR, pourtant chargée exclusivement que du bien être des 30 clubs professionnels. Elle a abandonné la vraie force de l’Ovalie : sa diversité, son apport culturel et le travail de ses 1855 autres clubs.

Se faisant, le rugby a tourné le dos à son histoire, donc à sa raison d’être. Il n’a travaillé que pour l’éphémère, le luxuriant, le spectaculaire pour promouvoir son CAC 14. Le maillot bleu frappé du coq a été lentement, mais surement, mis au placard.

Du point de vue culturel, le TOP 14 est une coquille vide qui sonne de plus en plus creux. Il tourne en vase clos. Il crée un spectacle qui se suffit à lui même et emploie des joueurs qu’il recrute parfois en France, mais surtout sur toute la surface de la planète ovale, pour servir ses intérêts particuliers.

Les difficultés des clubs amateurs ou semi-amateurs indiffèrent la LNR : aussi programme-t-elle encore des matchs le dimanche en échange d’un abonnement à Canal plus, le grand argentier du rugby pro. La boucle est bouclée… Quant au XV de France, dès qu’un président du CAC 14 a plus de deux sélectionnés, il crie au scandale, alors que c’est la LNR qui pond tous les ans le calendrier, donc les doublons. Quelle pression négative sur les internationaux!

Les joueurs n’ont pour la plupart aucune idée de l’histoire du rugby français. Ils sont devenus des intermittents du spectacle très bien payés (pas assez toutefois pour assurer leur avenir), mais qui exercent leur métier dans des conditions sociales dignes du XVIIIè siècle (blessures récurrentes et gravissimes, hyper-concurrence, cadences infernales, dopage quasi obligatoire etc.). Pour peu qu’ils soient sélectionnés en équipe de France, le burn out et la dépression deviennent un effet indésirable plus que probable.

Il devient urgent de fuir les faux débats, qui ne permettent que de donner un peu plus de temps et d’argent au Top 14. Et de s’attaquer aux vrais problèmes en trouvant de vraies solutions.

LES FAUX DEBATS

Pour faire diversion et surtout ne pas parler des vrai enjeux, les sujets de faux débats fleurissent.

1 Changer les hommes sans changer le système dans son ensemble, les entraineurs du XV de France par exemple.

2 Penser que s’entrainer avec des stars de l’hémisphère Sud et les regarder jouer le week end est formateur.

3 Croire que l’organisation de la coupe du monde 2023 va tout changer parce que, comme par miracle, il va nous rapporter des millions.

4 Passer son temps à commenter des élections et en préparer de nouvelles.

5 Parler de muscu, de muscu, de muscu, mais surtout ne rien dire sur les blessures des joueurs, sans parler du dopage.

LES VRAIS ENJEUX

1 Enseigner le jeu de Rugby dès l’école primaire 

Le rugby doit être enseigné dès l’école primaire pour des raisons pédagogiques et rugbystiques. Le but est d’ancrer le plus tôt possible les bases de la technique individuelle et de la vision du jeu à tous les enfants garçons ou filles. Le passage par un rugby sans placage et aux règles simplifiées (rugby à 5, rugby toucher 2 secondes, rugby toucher bloquer ou rugby jouer au contact) répond à deux exigences :

  • proposer des activités rugby simplifiées et faciles à enseigner pour de professeurs non spécialisés et
  • développer des capacités rugbystiques essentielles qui doivent être découvertes et pratiquées avant l’âge de 13 ans.

A ce sujet, il reste à persuader le monde du rugby que les placages, la muscu et le combat collectif peuvent et doivent être enseignés, mais plus tard vers 12-14 ans et qu’il n’est pas question d’édulcorer ou de dénaturer le jeu de rugby. Plus difficile, il faut convaincre les enseignants et la hiérarchie de l’éducation nationale que le jeu de Rugby correspond bien aux enjeux des cinq domaines du socle commun des connaissances que tout élève de primaire ou de secondaire se doit d’acquérir. 

2 Former les éducateurs et les entraineurs des écoles de rugby 

Pour avoir un enseignement du rugby de qualité, qui vise les mêmes objectifs tout en respectant les différentes cultures du jeu, l’accent doit être mis sur la formation des éducateurs et sur leur nombre. La fédération française ne doit pas hésiter pour investir beaucoup de moyens dans la formation de ses enseignants du rugby.

Plus de conseillers techniques, mieux formés, mieux payés et qui s’occupent d’un maximum de 10 clubs ou écoles de rugby chacuns sur tout le territoire français. C’st tout l’enjeu de la réforme de la DTN.

 Donner du temps de jeu aux joueurs formés en France (TOP 14 et PRO D2)

Les joueurs formés en France doivent jouer en équipe première pour systématiser leurs acquis et se confronter à leurs pairs. Le devoir de transmission des anciens n’est possible qu’à ce prix. La FFR doit contraindre les clubs professionnels à puiser dans leur formation, comme en Nouvelle Zélande ou dans les championnats européens.  

Les clubs du TOP 14 ne jouent pas le jeu. Ils sont pris par des intérêts particuliers, contraires à ceux de la FFR et du XV de France. La plupart, en général et les plus riches, mentent quand ils affirment qu’ils donnent leur chance aux jeunes joueurs. Ils recrutent quasi systématiquement à l’étranger leurs jokers-joueurs blessés. 

4 Faire du rugby un enjeu de cohésion nationale en intégrant dans les équipes toutes la diversité de la population française (ville et campagne, quartier défavorisés, populations issus de l’immigration  garçons et filles etc.)

La FFR doit continuer d’intégrer, mais sur une plus grande échelle, les jeunes filles et les femmes. C’est un enjeu de cohésion sociale et de justice. C’est aussi une chance pour le rugby français, tant les résultats du XV de France féminin sont heureusement aux antipodes de ceux des garçons. 

A l’image de la nation de la Fougère, qui a décidé d’intégrer à part entière les Maoris dans leurs clubs et leurs sélections nationales, la FFR doit intervenir dans les quartiers défavorisés et les communes suburbaines. Les réussites superbes et spectaculaires de certains clubs du comité Ile de France sont exemplaires : Suresnes, Bobigny, Genevilliers, Massy etc.

Un apport qui est une chance à la fois culturelle, sociale et rugbystique. L’alliage entre le rugby de l’Occitanie traditionnelle et celui des petits fils et filles des anciennes colonies françaises sera forcément détonnant.

5 Ancrer le rugby dans l’Histoire du pays et du XV de France

 

 

 

Jouer pour le XV de France doit redevenir un objectif pour tout jeune joueur français : devenir des Petits Coqs dès les premières sélections nationales est un premier pas vers l’excellence.

Nos meilleurs joueurs français ne doivent plus être uniquement des salariés de chefs d’entreprises qui gouvernent leur club comme une société du CAC 40.  Dans quelles dispositions psychiques se trouve un joueur payé par son club et qui risquerait de perdre son emploi s’il se blesse avec le XV de France ? Quelles libertés leurs contrats de travail signés avec leur unique employeur, le club pro, leur laissse-t-il ? Sans parler du fait que pour beaucoup, non seulement le coq ne représente malheureusement plus grand chose, mais que pour la plupart le XV de France est synonyme d’échec. 

L’encadrement du XV de France et ses joueurs doivent se poser la seule question essentielle pour toute équipe : pourquoi joue-t-on ensemble pour l’équipe de France ? Quelles valeurs nous représentent ? Quel leitmotiv nous rassemble ?

Quelle histoire précède chaque nouveau sélectionné et comment va-t-il pouvoir créer son histoire, se l’approprier pour plus tard la transmettre à son tour.  

La réalité actuelle d’un néo sélectionné du XV de France, c’est entre 33 % et 43 % de chance de gagner (quasiment 0 % contre les nations majeures du rugby international). Des stats qui rappellent les débuts du rugby français, celui des années 19-31 au XX è siècle (26 % de victoires, pour 50 matchs).

Ils sont très loin de la montée en puissance des années 45-58 (58,7 % de victoires, pour 75 matchs), des années 59-70 (55,9%, pour 93 matchs), des années 71-80, celles du Fouroux joueur (53,2%, pour 77 matchs). 

Pour ne pas parler des âges d’or de l’Ovalie bleu, blanc, rouge :

  • les années 81-89 du Fouroux sélectionneur (61 %, pour 77 matchs),
  • les années 90-2001 des sélectionneurs Dubroca-Trillo, de Berbizier, de Skréla et de Laporte (62,4%, pour 133 matchs),
  • les années Laporte de 2002 à 2007 de Laporte (63,9%, pour 72 matchs).

Depuis, c’est une lente dégringolade qui semble inéluctable :

  • 2008-2011, période Lièvremont (55%, pour 40 matchs),
  • 2011-2016, période Saint André (48,2 %, pour 29 matchs),
  • 2016-2019, période Novès puis Brunel (38,6 % pour 43 matchs),
  • dont 2016-2017, période Novès (33,3% pour 21 matchs)
  • dont 2017-2019, période Brunel (43,4% pour 23 matchs, mais en comptant la Coupe du monde et ses matchs de poule contre des nations dites mineures)

On peut parier que sans remise en cause totale du fonctionnement du rugby français, nous risquons de retrouver un niveau de jeu proche de celui des balbutiements des années 1906-1914, qui n’avait connu qu’une victoire (contre l’Ecosse en 1911 sur 28 matchs). 

Il est urgent de réhabiliter les faits de gloire du XV de France frappé du coq :

  • Ceux du tournoi des cinq, puis des six nations : ses 17 victoires non partagées (la première en 1959, la dernière en 2010), ses 8 victoire partagées (la première en 1954, la dernière en 1988), ses 9 grands chelems (le premier en 68, le dernier en 2010), ses 2 petits chelems de 60 et 61.  
  • Ceux des 3 finales de coupe du monde 87, 99 et 2011).

Il est temps de rappeler l’histoire symbolique du XV de France.

Son écusson (adopté en 1911 grâce à son capitaine Marcel Communeau), le coq gaulois symbole de fierté et de combat et les paroles du pilier toulonnais Aldo Gruarin en 1960 faisant appel à ses coéquipiers : »C’est un coq que l’on porte sur la vitrine, pas une pintade ! Alors chantez ! »

Son maillot bleu roi, sa culotte blanche et ses chaussettes rouges sont restés inchangés jusque dans les années 2000. Puis malheureusement, les aléas du marketing ont amené la FFR à le faire évoluer.

Ses premiers vainqueurs, ses héros des premiers combats du XV de France marquent tous des étapes fondatrices du mythe des BLEUS :

De Philippe Struxiano à Adolphe Jaureguy, capitaines des années 20-30 à Robert Soro le lion de Swansea (vainqueur du pays de Galles en 1948), de René Crabos le stratège à Jean Dauger le premier trois quart « moderne », des frères Boniface ou Pierre Albaladéjo, porteurs du rugby landais, de François Moncla à Michel Crauste, de Guy Basquet le premier capitaine à battre les anglais chez eux en 1951 à Jean Prat, Mister Rugby, vainqueur des All Blacks en 1954 et inventeur du jeu à la Lourdaise, de Lucien Mias, Docteur Pack, vainqueur des Sud Africains en 1958 à Christian Carrère premier capitaine vainqueur du Grand Chelem en 1968.

Ils sont des symboles, des repères. Ils ont permis avec leurs camarades de mettre le XV de France au niveau des plus grandes nations à partir des années 80. Ils ont aussi transmis des valeurs et une idée du rugby qu’à leur tour les générations suivantes ont perpétué jusqu’à peu, c’est à dire la fin des années 2000.

La dégringolade inexorable du XV de France coïncide avec la montée en puissance du TOP 14, à la main mise de la LNR sur les joueurs via des contrats de travail qui mettent de fait l’équipe de France au troisième plan : loin derrière le championnat français et la coupe d’Europe.

Il faut redonner du sens à ce qu’est le XV de France. Aux joueurs et aux entraineurs de se créer une Histoire commune en puisant sur celle de leurs prédécesseurs. La rue de la soif, les déjeuners gargantuesques d’avant match, le lecteur de cassette audio de Fouroux dans les vestiaires avant de rentrer sur le terrain, bref toute la symbolique et les rituels entre frères de l’Ovalie.

Il y a moins de 10 ans, le XV de France était encore à la troisième place de World Rugby. Au premier janvier 2019, il est tombé à la neuvième place derrière les Fidjis pour finir au mois de décembre à la septième place …

 

Pourquoi ne pas partir de ces deux phrases de notre emblématique Jean Pierre Rives pour enfin changer le modèle rugbystique français.

Juste avant la victoire du XV de France contre les All Blacks en 1979, le capitaine avait dit à ses frères ovales : « Montrons aux Blacks que nous aussi savons être fiers. Jouons comme nous pouvons le faire ».

 

 

 

4 Commentaires

  1. Une analyse que je partage pour une grande part..deux logiques s’affrontent aujourd’hui entre monde professionnel et monde amateur..et la difficulté est de les concilier sans faire un choix drastique ..la vitrine doit être le reflet du fonds de commerce ..et ne doit pas être un cache misère. ..il est temps de rassembler ce qui est épars. .

  2. Je partage néanmoins je pense que ce que vous dites est malheureusement utopique de nos jours avec les dirigeants que nous avons. Notre rugby est à l’image de ce qu’est devenu notre pays « une vitrine « 
    La statistique est simple, ou donne t on un ballon ovale aux enfants à l’école : en Occitanie uniquement car partout ailleurs on leur donne un « rond » c’est plus simple.
    Peut-être avec Mr Laporte arrivera t on à mettre et remettre des fondations vitales ce dont notre sport à besoin. Vive l’ovalie ?

  3. Pour compléter et confirmer cette analyse, relire ce dossier du Midol…
    Toit est dit et expliqué… il n’y a pas de mal à vouloir comprendre les racines du mal et même re-copier ce qui se fait ailleurs ou se faisait ici aussi (allez Noves lâch cette équipe et pars faire la tournée des collèges en France….
    http://vrac.2cbl.fr/files/2017/07/formationNZ.pdf

  4. Voila une analyse pertinente et combien réelle, mais aujourd’hui le buisnes a pris le pas sur le sport, déjà on annonce les transferts de joueurs et entraîneurs en pleine saison, les agents se frottent les mains , les salaires explosent et les joueurs n’ont plus envie de défendre le coq gaulois au risque de se blesser et de ne pas être sur la feuille de match de leur club qui validera leur rémunération

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